Dimanche

1er juin – 17h
Église Saint-Théodule

Per-Sonat Ensemble

Sabine Lutzenberger – voix et direction
Dorothea Jakob – voix
Karin Weston – voix
Sarah Newman – voix
Tessa Roos – voix
Marc Lewon – luth et guiterne
Baptiste Romain – vièle à archet et cornemuse

Der Minne Dieb
Chants et poèmes de Hildegard von Bingen (1089-1179) inspirés du Cantique des Cantiques, et de Heinrich von Meissen (1260-1318) sur le thème du Marienleich.
Le détail du programme – en cours d’élaboration – sera précisé ultérieurement.
Per-Sonat

L’ensemble Per-Sonat, fondé en 2008 par Sabine Lutzenberger, se consacre essentiellement à l’étude des musiques du Moyen Âge et de la Renaissance, envisagées sous l’angle des diverses cultures dont elles sont issues, et à leur défense auprès des auditoires intéressés par l’art.

Guidé par le souci de l’authenticité des sources, ce groupe de musiciens à la renommée grandissante s’attache à une pratique d’exécution artistiquement vivante, innovante et passionnante. Son intention est d’explorer l’état d’esprit et le cadre de vie de l’homme du Moyen Âge et de la Renaissance, et de rendre accessibles à l’auditeur de notre temps toutes les sensibilités et sentiments portés par ces musiques très diverses.

Constitué de Sarah Newman, Tessa Roos, Karin Weston, Marc Lewon, Elizabeth Rumsey, Baptiste Romain et Sabine Lutzenberger, le groupe travaille ensemble depuis de nombreuses années et développe un langage musical commun et original qui ne peut pas être confondu avec d’autres.

Per-Sonat se produit sur des scènes nationales et internationales telles que Oude Muziek Utrecht (NL), Laus Polyphoniae Antwerpen (B), Early music festival Stockholm (Suède), etc. Des tournées de concerts ont également conduit l’ensemble en France, Italie, Espagne, Autriche, Pologne et Chypre. En outre, sept CD sont parus aux éditions Christophorus. Per-Sonat est lauréat de nombreuses distinctions, notamment celle décernée en 2022 par le Conseil allemand de la musique (Neustart Kultur).

Der Minne Dieb

 

Lieder de Hildegard von Bingen (1098-1179) et de Heinrich von Meissen (ca. 1260-1318)

Minne – Nous associons aujourd’hui ce terme à l’amour au Moyen Âge, cela bien que, déjà au Haut Moyen Âge, il n’ait pas seulement désigné l’amour entre un homme et une femme, mais plutôt une attitude mentale et émotionnelle positive. Il était également utilisé pour évoquer la relation des hommes avec Dieu. D’un point de vue plus général, on peut donc considérer que sa signification oscille entre l’amour du prochain et une certaine forme d’érotisme.

Ce programme – Der Minne Dieb – est dédié à la mystique rhénane Hildegard von Bingen (1089-1179) et au minnesinger Heinrich von Meissen (env. 1260-1318).

De nos jours, aucune autre personnalité médiévale n’est aussi connue et estimée que sainte Hildegard, à la fois mystique visionnaire, abbesse, politicienne et musicienne. Ses compositions surpassent le chant grégorien en termes d’émotion et de formes musicales : elle y loue la gloire de la Création avec une dévotion incommensurable et passionnée.

Le poète de la fin du Moyen Âge Heinrich von Meissen (env. 1260-1318) – connu sous le nom de Frauenlob et originaire de Meissen – composa des poèmes et des oeuvres musicales notamment pour le roi Rodolphe Ier de Habsbourg. Dans les célèbres illustrations du manuscrit dit de Manesse (vers 1310), il était présenté comme roi légendaire des ménestrels. Après une vie mouvementée de poète acclamé dans de nombreuses cours princières, il mourut en 1318 dans son dernier lieu d’activité, Mayence, où il est enterré dans la cathédrale. Son « nom de scène » Frauenlob vient probablement de son activité soutenue comme troubadour au service de l’éloge des dames. N’oublions toutefois pas non plus que la Vierge Marie était également célébrée dans des strophes de type minnesang.

Dans ce programme, l’accent est mis sur un groupe d’oeuvres d’Hildegard dans lesquelles elle utilise des textes du Cantique des cantiques de Salomon. Le mysticisme de la nature, le symbolisme des plantes, des animaux et des pierres précieuses sont intégrés dans sa poésie. Elle chante la Vierge Marie en tant que médiatrice entre Dieu et l’homme.

Dans la séquence O Ecclesia, Hildegard voit sainte Ursule comme unie à Jésus-Christ par les noces et la met en relation avec l’image de l’Eglise comme épouse du Christ. Au Moyen Âge, l’épouse du Cantique des cantiques était interprétée comme Ecclesia, l’Église personnifiée. Mais, au fil du temps, Marie, en tant qu’épouse de Dieu, a de plus en plus pris sa place.

Le thème du Marienleich (relatif à la dépouille de Marie) guide le cycle de poèmes le plus célèbre de von Meissen. Les principales sources de transmission du Marienleich sont le Codex Manesse et le Kolmarer Liederhandschrift. Frauenlob chante un hymne à la Vierge Marie qui, par son union avec la Trinité, devient une instance divine en plus de sa nature humaine. Pour sa poésie érotique, Frauenlob utilise lui aussi des textes tirés du Cantique des cantiques de Salomon et de L’Apocalypse de Jean. Ici, comme ailleurs dans le Hohen Minnesang, les frontières entre religiosité et érotisme s’estompent. Le Cantique des cantiques de Salomon est en effet autant une poésie d’amour qu’une louange à Dieu. Il en va de même pour les ménestrels célèbres comme Reinmar l’Ancien et Frauenlob.

Le titre et le contenu de notre programme sont donc tout à fait dans l’esprit de la strophe XV du Marienleich où le poète Frauenlob nomme Dieu minnen dieb :

… Vil lieben, tut mir ouch ein liep

und merket, wie de götliche minnen diep

sleich mitten in die sele min

und trancte die mit suzekeit der süze sin…

(traduction en allemand moderne)

…Ihr Liebe, tut mir den Gefallen

 und seht wie der göttliche Liebesdieb

 mitten in meine Seele hineinschlich

 und sie mit der Süssigkeit seiner Süsse tränkte…

Sabine Lutzenberger

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