Odhecaton Ensemble

Paolo Da Col, direction

Giovanni Pierluigi da Palestrina

A l’occasion du 500ème anniversaire de sa naissance

Illumina oculos meos

Odhecaton Ensemble

Depuis sa création en 1998, Odhecaton a remporté certains des prix les plus prestigieux et a été reconnu par la critique comme pionnier d’une nouvelle approche de l’interprétation polyphonique. L’ensemble vocal tire son nom du titre Harmonice Musices Odhecaton, premier livre imprimé de musique polyphonique (Venise, O. Petrucci 1501). Son répertoire de préférence est celui de la production musicale européenne du 15ème au 18ème siècle.

Sous la direction de Paolo Da Col, Odhecaton réunit quelques-unes des plus belles voix masculines italiennes spécialisées dans l’interprétation de la musique de la Renaissance et de la période pré-classique. L’ensemble a enregistré une quinzaine de CDs consacrés aux oeuvres des compositeurs Gombert, Isaac, Josquin et Peñalosa notamment, à celles des maîtres de Picardie et des musiciens, espagnols et portugais, actifs au 17ème siècle dans les îles Canaries, sans oublier bien entendu Palestrina, Monteverdi, Gesualdo, di Lasso, Alessandro Scarlatti et Loyset Compère. Avec ces programmes originaux et passionnants, Odhecaton est invité dans les festivals les plus importants d’Europe et d’Amérique et a obtenu les plus hautes distinctions discographiques.

Odhecaton concentre ses efforts sur la musique sacrée de Monteverdi et sur le répertoire contemporain (Sciarrino, de Stefani, Scelsi, Pärt, Rihm, de Pablo). En 2017, lors des manifestations marquant le 450ème anniversaire de la naissance de Monteverdi, il a contribué à la réalisation d’un film documentaire pour Arte intitulé Monteverdi, aux sources de l’Opéra, réalisé par Philippe Béziat. Odhecaton a reçu le prix Abbiati de la critique musicale italienne en 2018 pour l’ensemble de ses activités, saluées par le jury comme étant « un paradigme de justesse de style, de clarté d’exposition et d’ennoblissement des espaces sonores dans lesquels elles résonnent ».

En 2021, à l’occasion du 500ème anniversaire de la mort de Josquin Desprez, est sorti le CD intitulé Giosquino. Josquin Desprez in Italia (Arcana Outhere), réalisé en collaboration avec les ensembles Gesualdo Six, La Pifarescha et La Reverdie. Salué par un Diapason d’Or, cet enregistrement a précédé la publication en 2023 du disque Sabbato Sancto Lamentationes et Responsoria (Arcana Outhere) de Paolo Aretino, à nouveau récompensé par un Diapason d’Or.

Paolo Da Col, direction

Paolo Da Col a étudié la musique au Conservatoire de Bologne et la musicologie à l’Université de Venise, ainsi qu’au Centre d’Études Supérieures de la Renaissance à Tours.

Dès son plus jeune âge, il s’intéresse au répertoire de la Renaissance et de la musique préclassique, alliant constamment la recherche musicologique au souci d’une interprétation historiquement informée. Membre de nombreux ensembles vocaux italiens depuis plus de vingt ans, il est aussi responsable de la bibliothèque du Conservatoire de Venise.

Depuis 1998, il est directeur artistique de l’ensemble vocal Odhecaton. Avec Luigi Ferdinando Tagliavini, il a codirigé le magazine L’Organo et collaboré en tant que critique musical à divers magazines spécialisés. Il est enfin responsable d’édition du catalogue musical de l’éditeur Arnaldo Forni à Bologne et publie de nombreux ouvrages de musique instrumentale et vocale. Auteur de catalogues de collections musicales et d’essais sur l’histoire de la musique vocale, il collabore à l’édition critique des oeuvres de Carlo Gesualdo da Venosa et de Giuseppe Tartini.

A propos de la messe

Illumina oculos meos

Les journaux pontificaux racontent que, le samedi 28 avril 1565, des chanteurs sont convoqués dans la demeure du cardinal Vitelli, à Rome, pour exécuter quelques messes et vérifier ainsi, selon la volonté des cardinaux, que les paroles en puissent être bien comprises. Il faut dire que le Concile de Trente bat son plein et que la clarté du texte liturgique chanté est au coeur des débats. Bien que les sources ne mentionnent pas l’auteur des messes répétées chez Vitelli, on peut légitimement supposer qu’il s’agit de Giovanni Pierluigi da Palestrina.

En effet, dans les archives de la Chapelle apostolique, se trouve un codex musical du XVIe siècle, daté de 1565, contenant six messes à cinq et six voix. Ce volume s’ouvre sur deux pièces de Noel Baudouyn et une de Robledo. Les trois messes suivantes, à six voix, sont de Palestrina ; la deuxième est celle qui sera imprimée deux ans plus tard sous l’intitulé Messe du Pape Marcel et fera office de messe-manifeste de l’esprit conciliaire ; la troisième, moins connue, est composée d’après le motet Illumina oculos meos d’Andreas de Silva et sera de son côté imprimée en 1600 dans le dixième volume (posthume) des messes de Pierluigi. Le style de cette messe Illumina oculos meos, sa place dans le codex de 65 – aux côtés de l’emblématique Pape Marcel – et l’inspiration ultramontaine qui la traverse, lui confèrent un rôle important dans l’immense production du compositeur.

A cette messe, le programme musical joint un certain nombre de motets, comme pour composer une liturgie idéale.