Jeudi
25 mai – 20h
Église des Jésuites
Giuliano Carmignola & Riccardo Doni
Giuliano Carmignola, violon
Riccardo Doni, clavecin et orgue
Œuvres de Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704)
Les Sonates du Rosaire
Biber – Les Sonates du Rosaire
Heinrich Biber naît en Bohème en 1644, à Wartenberg au Nord de Prague. Il reçoit sa formation musicale du compositeur et maître de chapelle autrichien Johann Heinrich Schmelzer, et occupe des postes à Olmütz et Kremsier en Moravie, avant d’être nommé lui-même maître de chapelle, auprès du prince-évêque de Salzbourg, en 11684. Violoniste virtuose reconnu, il est anobli par l’empereur Léopold 1er et peut donc s’appeler « Biber von Bibern ».
Les Sonates du Rosaire (Rosenkranzsonaten), également connues sous le titre de Sonates du Mystère, constituent un cycle de quinze sonates pour violon avec basse continue et une passacaille pour violon seul, œuvre majeure du compositeur Heinrich Ignaz Franz Biber composée vers 1678.
Les Sonates du Rosaire, couronnées de la passacaille, sont un chef-d’œuvre de l’art du violon non seulement dans sa production mais aussi dans toute la production pour violon de son époque et sans doute de la musique baroque dans son ensemble. C’est aujourd’hui l’œuvre la plus célèbre et la plus fascinante de son auteur, considérée comme une œuvre exceptionnelle et l’un des monuments de la littérature violonistique de son temps.
Conçue hors de tout cadre liturgique, l’œuvre s’inspire néanmoins d’un programme religieux : elle est destinée à favoriser la prière et la méditation autour d’épisodes caractéristiques de la vie des deux personnages principaux du rosaire : Marie et Jésus. De caractère intimiste, sans effet de virtuosité, elle s’inscrit dans le cadre de la musique représentative et est imprégnée d’un sentiment profond et mystique : le cycle ouvre à l’auditeur actuel les portes d’un monde empreint d’élégance, de brillance, de délicatesse sonore et de profondeur expressive, mieux qu’aucun autre cycle de sonates du XVIIe siècle. L’art de Biber, « d’une maîtrise souveraine », « fruit d’une adéquation parfaite entre la technique instrumentale et l’invention créatrice », annonce les architectures sonores que « seules les sonates pour violon de Bach surpasseront » par l’ampleur du lyrisme soliste, la richesse du contrepoint et le coloris des timbres de la partition. Tous ces éléments font des Sonates du Rosaire un véritable joyau du baroque autrichien.
Alors qu’elles furent publiées au début du XXe siècle, il fallut attendre soixante ans pour disposer d’un enregistrement intégral sur disque. Exigeante pour l’instrumentiste confronté à un accord inhabituel de son instrument (la scordatura), l’œuvre se développe sur une durée variant d’une heure quarante à deux heures vingt, pour les interprétations les plus lentes. La dernière pièce, une passacaille pour violon seul, est aujourd’hui au répertoire de nombreux violonistes.
La scordatura, technique de jeu « désaccordé » dans laquelle on diminue ou augmente la tension d’une ou plusieurs cordes, permet de créer l’illusion d’un instrument utilisant des accords différents. Cette manière de faire produit des effets sonores insolites, recherchés pour donner un caractère particulier à une œuvre. Aucun autre violoniste avant Biber n’avait autant utilisé le jeu sur deux ou trois cordes simultanément. Ainsi, il parvenait à jouer en septième position sans effort, une technique qu’Arcangelo Corelli considérait encore à cette époque comme impossible. Les Sonates du Rosaire, dans lesquelles on trouve quinze façons différentes d’accorder le violon, constituent un bel exemple de cette technique.
Giuliano Carmignola, violon
Le magazine Gramophone l’a décrit comme « un prince parmi les violonistes baroques ». Ses interprétations se caractérisent par une grande passion et une approche introspective pleine de fantaisie et de liberté.
Natif de Trévise, Giuliano Carmignola étudie d’abord le violon avec son père, puis avec Luigi Ferro, Nathan Milstein et Franco Gulli à l’Accademia Chigiana de Sienne, mais également avec Henryk Szeryng au Conservatoire de Genève.
Il commence sa carrière de soliste sous la direction de chefs tels Claudio Abbado, Eliahu Inbal, Peter Maag et Giuseppe Sinopoli. Il se produit dans toutes les salles les plus prestigieuses au monde et collabore avec des chefs renommés tels Umberto Benedetti Michelangeli, Daniele Gatti, Andrea Marcon, Christopher Hogwood, Trevor Pinnok, Franz Brüggen, Sir Roger Norrington, Ivor Bolton, Richard Egarr, Giovanni Antonini ou encore Ottavio Dantone.
Il maintient des collaborations régulières avec les Virtuosi de Rome dans les années 1970, les Sonatori della gioiosa Marca, le Venice Baroque Orchestra, Il Giardino Armonico, l’Orchestra Mozart, l’Orchestre des Champs-Elysées, le Basel Kammerorchester, le Zürcher Kammerorchester, l’Academy of Ancient Music, l’Accademia Bizantina, le Concerto Köln, l’Orchestre de Chambre de Paris, etc.
Se consacrant principalement aux répertoires baroque et classique, Giuliano Carmignola est l’un des interprètes les plus importants de la musique de Vivaldi, compositeur auquel il a consacré divers enregistrements considérés aujourd’hui des références dans le domaine. Ses nombreux albums chez Divox Antiqua, Erato, Sony Classical et Deutsche Grammophon ont été primés par les plus importantes récompenses internationales. Depuis 2020, il enregistre pour le label Arcana-Outhere Music.
Parmi ses enregistrements, citons l’intégrale des concertos pour violon de Mozart avec Claudio Abbado et l’Orchestra Mozart (DG 2008), les concertos pour violon de Haydn avec l’Orchestre des Champs-Elysées (DG 2012), Vivaldi con moto avec l’Accademia Bizantina et Ottavio Dantone (DG 2013), le triple concerto de Beethoven avec le Kammerorchester Basel, Sol Gabetta (violoncelle) et Dejan Lazic (piano), sous la direction de Giovanni Antonini (Sony -2015).
Ses derniers enregistrements (les concertos pour violon de Bach avec le Concerto Köln, chez Archiv-DG 2015, et les concertos pour deux violons de Vivaldi avec Amandine Beyer et l’ensemble Gli Incogniti, chez Harmonia Mundi-2016) ont tous deux été recompensés par un Diapason d’Or.
Le jeune ensemble Accademia dell’ Annunciata, dirigé par Riccardo Doni, a fait appel à lui pour son enregistrement consacré aux concertos pour violon de Giardini et de Johann Christian Bach (paru chez Amadeus en 2016 et salué par un Premio du Magazine Amadeus en 2017. Son dernier disque (Sonatas & Partitas BWV 1001-1006 de Bach) vient de paraître chez DG.
Giuliano Carmignola a enseigné à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne et à la Hochschule de Lucerne. Il s’est également vu décerner le titre d’Académicien de l’Académie Royale Philharmonique de Bologne et ainsi que celui d’Académicien de Santa Cecilia.

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